Sans feu, sans flamme
Pas de braises rougissantes,
Pas de bûches crépitantes,
Ce soir, nul feu, nulle flamme
N’animeront ton âtre.
Mes doigts un peu engourdis
Ont suspendu par ici
Un bas de laine jauni
A l’allure défraîchie.
Ils ont aussi accroché
Une guirlande bleutée
Sur ta poutre voutée
Juste pour l’égayer.
Mes mains légèrement crispées
Ont déposé à tes pieds
Mes chaussons adorés,
Si chauds et si douillets.
Mes pieds alors refroidis,
Ont petit à petit
Chaque marche gravie
Pour rejoindre mon lit.
Le corps par le froid transi,
Je m’endors tout de même ravi(e),
Quoi qu’il arrive demain,
Quelque surprise ou rien.
Un pyjama tout doux,
Un oreiller tout mou,
Un bisou sur la joue,
Pour ce soir, ce sera tout,
Mais c’est déjà beaucoup.
Pas de braises rougissantes,
Pas de bûches crépitantes,
Mais ce soir, cent feux, cent flammes
Habitent mon cœur,
Animent mon âme.
Céline Villiers